Une approche postmoderne à la théologie, la philosophie ou à l’apologétique chrétienne est souvent caractérisée par plusieurs points : (1) la critique de la connaissance est acceptée comme point de départ pour toute exploration philosophique; (2) la suspicion que la capacité humaine de raisonner ne peut saisir beaucoup de vérités…ou, même, aucune (ceci est souvent accompagné de l’accent qui est mis sur les émotions ou le cœur, comme dans la célèbre phrase de Pascal: “Le cœur a ses raisons, que la raison ne connaît point.”); (3) une emphase mise sur l’interprétation du monde, ou sur l’herméneutique de l’être, de la vie humaine, de ce monde, etc..(la manière dont les êtres humains comprennent ce qui se présente à leurs sens—soit par les visions du monde, soit par des catégories de l’interprétation ou de sens) est vue comme essentielle aux questions épistémologiques de la théologie, la philosophie, et l’apologétique chrétienne (ici on fait souvent appel à des “traditions” ou “cultures” comme déterminant le sens ou l’interprétation des phénomènes, et, donc, comme ce qui détermine ce qui est vrai ou faux); (4) une emphase est souvent mise sur la vérité comme cohérence (parfois accompagnée par le mépris de la théorie de correspondance); (5) une emphase est souvent mise sur la processus ou méthode de découverte comme la manière de déterminer la vérité des conclusions; et (6) l’affirmation dogmatique d’une tradition quelconque, qui doit être acceptée comme vrai pour comprendre le monde qui nous entoure (par exemple, la théologie dogmatique de Karl Barth, la philosophie dogmatique athée de Martin Heidegger, ou l’apologétique dogmatique de Cornelius Van Til). Il n’est pas nécessaire que chacun de ces éléments soient présents pour qu’une position soit considérée comme postmoderne, mais ils vont souvent ensemble.
